les 11, 12 et 13/05/11
Musée du quai Branly
Colloque international
Exposer l’esclavage - méthodologies et pratiques
Organisé par le musée du quai Branly et le Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage
En hommage à Edouard Glissant (1928-2011)
Les 11, 12 et 13/05/11 au Théâtre Claude Lévi-Strauss - musée du quai Branly
Entrée libre dans la limite des places disponibles
À l’occasion des dix ans de la loi du 21 mai 2001, votée à l’unanimité par le Parlement français
et qui portait à la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage comme « crimes contre
l’humanité », le Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CPMHE) et le musée du
quai Branly organisent un colloque international autour du thème « Exposer l’esclavage ».
Les traites et l’esclavage ont profondément transformé la cartographie du monde. Outre une
globalisation des économies, ils ont affecté le droit, la philosophie, les arts et mis en contact des
cultures, des langues, des savoirs et des croyances.
Ces dernières décennies, les historiens ont
renouvelé leur regard sur ces siècles d’histoire, en relisant les archives et en ouvrant de
nouvelles pistes de recherche. Leurs travaux ont enrichi la muséographie de l’esclavage et les
travaux des artistes, romanciers et cinéastes.
Les héritages de l’esclavage sont complexes et multiples : expérience de l’exil et de la déportation,
création de nouvelles cultures, croyances et savoirs, les sociétés et cultures créoles en sont des
témoins. La lutte incessante des esclaves pour leur liberté a contribué à l’extension des idéaux de la
démocratie et le mouvement abolitionniste fut l’un des premiers grands mouvements
internationaux pour les droits humains.
Un tel bouleversement ne peut qu’interpeller le musée du quai Branly, lieu d’exposition, de débats
et d’échanges, lieu de citoyenneté.
La muséographie de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition soulève de
nombreuses questions que ce colloque se propose d’examiner.
Comment l’esclave entre-t-il dans le musée ?
Comment montrer la torture, les punitions, l’exil, la perte, la résistance, la complicité, la création et
leurs traces contemporaines ?
Comment penser la temporalité et l’espace de l’exhibition : commencer par quoi, quand, et en quel
lieu ?
Ce colloque réunit des responsables de musées, des chercheurs, des artistes et des intellectuels de
pays d’Afrique, des Amériques, d’Europe, de la métropole et des Outre-mer.
Au cours de ce colloque, les participants s’interrogent dans un premier temps sur les questions
suivantes : Y a-t-il une nécessité à exposer l’esclavage ? Pourquoi ? Quels esclavages ? Pour quels
publics ?
Ce débat posé, il s’agit ensuite de confronter des expériences concrètes de muséographie dans
des institutions et des lieux de mémoire, puis de réfléchir avec des artistes et des chercheurs sur
des exemples de création et de médiation portant sur l’esclavage.
Le colloque s’organise autour de tables rondes, dédiées chacune à un aspect de la question de la
mise en musée de l’esclavage.
Chacune de ces séances est introduite par un exposé synthétique, suivi d’une table ronde associant
une demi-douzaine d’intervenants.
Une synthèse et une discussion générales clôturent ce colloque dont les actes devraient faire l’objet
d’une publication.
Le Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage
La loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime
contre l’humanité a prévu la création d’un « comité de personnalités ».
Le rôle du CPMHE est d’assister de ses avis et recommandations le Gouvernement notamment sur
les questions relatives à la recherche, l’enseignement, la conservation, la diffusion ou la
transmission de l’histoire et des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition ;
l’identification des lieux de mémoire, des institutions, des musées, des centres d’interprétation ; les
actions de sensibilisation et de diffusion et les ressources documentaires pour mieux faire connaître
l’histoire de la traite, de l’esclavage et de leur abolition, leur patrimoine archivistique et muséal,
leur héritage, auprès du public le plus large, en particulier du public scolaire ; Les initiatives
communes aux États de l’Union européenne, et aux autres États concernés par la traite et
l’esclavage, afin de favoriser les recherches, leur vulgarisation, et des commémorations partagées.
Le comité comprend douze membres, travaillant de manière bénévole, nommés pour trois ans par
le Premier ministre. Le décret du 8 mai 2009 a reconduit Mme Françoise Vergès à la présidence,
responsabilité qu’elle exerce depuis le 13 février 2008 en remplacement de Mme Maryse Condé.
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