Arrestation d’Eugène Rwamucyo dans le Val d’Oise

Safari - 3/06/2010
Image:Arrestation d'Eugène Rwamucyo dans le Val d'Oise

26 mai 2010 - Sannois (Val d’Oise)
« Un type connu pour vomir les Tutsi » (L’Express)

Au Rwanda, le jury qui l’a condamné par contumace avait « conclu que le docteur Rwamucyo faisait partie d’ »un comité de crise qui a organisé et supervisé le génocide à Butare" [en 1994].

Pour étayer cette accusation, outre les positions accusatrices de l’OFPRA (France) et du HCR (ONU) dont la presse s’est récemment fait l’écho, on trouve une enquête unanimement considérée comme sérieuse : le rapport sur le génocide des Tutsi au Rwanda de la FIDH et d’HRW (Des Forges Alison, « Aucun témoin ne doit survivre » aux éditions Karthala).

Le médecin rwandais Eugène Rwamucyo, visé par un mandat d’arrêt international (fiche interpol) émis par le Rwanda pour son implication présumée dans le génocide des Tutsis en 1994, a été interpellé le 26 mai à Sannois (Val d’Oise).

Eugène Rwamucyo, condamné par contumace au Rwanda pour sa participation au génocide, aura été arrêté par de simples policiers municipaux de Sannois (France), sur ordre du maire de la ville, Yanick Paternotte, alors qu’il ne cessait de narguer le droit international avec la complicité laxiste d’autorités de pays européens, dont jusque là laFrnce.

Lui et ses proches faisaient jusque-là de faire passer le laxisme des autorités judiciaires européennes à son égard pour la preuve de son innocence... Une enquête sérieuse de L’Express (25/02/2010) avait confirmé les accusations portées contre lui, justifiant sa condamnation par la justice rwandaise.

Il aura jusque-là pu exercer son métier de médecin à Maubeuge (Nord) malgré les accusations formulées par Kigali d’avoir participé à des réunions de responsables génocidaires à Butare (sud du Rwanda) en 1994, dont l’une sous l’égide du Premier ministre de l’époque, Jean Kambanda, condamné à la perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Rwamucyo exerçait les fonctions de médecin à l’hôpital de Maubeuge (Nord), avant d’être suspendu puis licencié de l’établissement en avril. Le médecin réside en Belgique avec son épouse et ses enfants, de nationalité belge.

Selon une source proche du dossier, il a été interpellé par les policiers alors qu’il venait d’assister à Sannois aux obsèques d’un autre Rwandais, Jean-Bosco Barayagwiza, co-fondateur de la Radio télévision libre des Mille-Collines (RTLM), la radio du génocide. Jean-Bosco Barayagwiza avait été condamné par le Tribunal pénal internationale pour le Rwanda (TPIR). Il est mort le 25 avril dernier au Bénin.

La vidéo de son arrestation

Safari collabore au collectif Ad Nauseam.

« Nous n’avons rien appris, nous ne savons rien, nous ne comprenons rien, nous ne vendons rien, nous n’aidons en rien, nous ne trahissons rien, et nous n’oublierons pas. »

 3/06/2010

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