Assassinat de Sankara : les députés Burkinabè interpellent les parlementaires français

Safari - 16/05/2011
Image:Assassinat de Sankara : les députés Burkinabè interpellent les parlementaires français

Pour une commission d’enquête parlementaire
Le parlement français doit maintenant prendre ses responsabilités

Douze députés Burkinabè demandent aux parlementaires français une commission d’enquête parlementaire pour élucider l’assassinat de Thomas Sankara.

Depuis octobre 2007, soit depuis plus de 13 ans, des procédures judiciaires ont été lancées au Burkina Faso pour que soit élucidé l’assassinat de Thomas Sankara à travers le comité International Justice pour Thomas Sankara.

Devant les tergiversations de la justice burkinabé, une procédure avait été lancée auprès du comité des droits de l’homme de l’ONU.

En avril 2006, le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, saisi par le Collectif Juridique de la Campagne internationale Justice pour Thomas Sankara (CIJS) au nom de la famille, donnait raison aux plaignants et, demandait à l’Etat burkinabé d’élucider l’assassinat de Thomas Sankara, de fournir à la famille les moyens d’une justice impartiale, de rectifier son certificat de décès, de prouver le lieu de son enterrement, de compenser la famille pour le traumatisme subi, et de divulguer publiquement la décision du comité.

Le 21 avril 2008, le comité des droits de l’homme de l’ONU, en contradiction totale avec la décision précédente a clos le dossier sans qu’une enquête n’ait été diligentée.

Une nouvelle procédure a été lancée en octobre 2009 pour demander le relevé des empreintes génétiques du corps présumé de la tombe présumée de Thomas Sankara.

L’Etat en a rejeté la demande.

Parallèlement à ces procédures lancées devant la justice burkinabé, des documentaires, des articles de presse et des témoignages évoquent la responsabilité de la France dans cet assassinat.

En décembre un collectif d’associations lance une nouvelle campagne intitulé « Justice pour Thomas Sankara Justice pour l’Afrique » appuyée par un appel (voir à l’adresse http://www.thomassankara.net/spip.php?article866) qui réclame notamment l’ouverture des archives de plusieurs pays dont la France.

Cet appel a été signé par 6600 personnes et a déjà reçu le soutien de nombreuses personnalités, associations en provenance de différents pays.

On note en France la signature des partis NPA, Les Verts - Europe Ecologie, PCF et Parti de Gauche aux côtés de très nombreuses associations et personnalités.

La lettre [voir ci-dessous] demande l’ouverture une enquête parlementaire. Elle est déjà parvenue aux présidents du Sénat, de l’Assemblée Nationale et des différents groupes parlementaires.

Les initiateurs de la pétition ont entamé des démarches avec certains parlementaires français afin que soit maintenant demandée officiellement l’ouverture d’une information parlementaire, la première étape vers une éventuelle commission d’enquête parlementaire.

La lettre des députés Burkinabè

La lettre des députés Burkinabè demandant aux parlementaires français l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur l’assassinat de Thomas Sankara.

Cette lettre, datée du 26 avril 2011, sous l’égide du Chef de l’opposition, M. Benéwendé Sankara, Président de l’UNIR PS, mais aussi avocat de l’a famille Sankara, est signée par douze députés issus de différents partis.

On trouve parmi les signataires, M. Arba Diallo, arrivé second aux dernières élections présidentielles avec 8% des voix, M. Sankara étant 3ème avec 6%.

Le parlement français doit maintenant prendre ses responsabilités.

L’acceptation d’une telle enquête serait un geste fort d’amitié envers le peuple burkinabé qui s’est soulevé pendant près de 2 mois et demi contre le régime, particulièrement les jeunes, auprès de qui Thomas Sankara est très populaire.

Vous trouverez à l’adresse http://www.thomassankara.net/spip.php?rubrique55 une liste de lien vers tous les documents rendant compte de l’affaire Thomas Sankara et du combat mené pour qu’émerge la vérité et que soit mis fin à l’impunité au Burkina Faso.

Safari collabore au site d’information Medialternative et au collectif libertaire Ad Nauseam.

« Nous n’avons rien appris, nous ne savons rien, nous ne comprenons rien, nous ne vendons rien, nous n’aidons en rien, nous ne trahissons rien, et nous n’oublierons pas. »

 16/05/2011

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