RDC : coup d’état manqué !

Safari - 1er/03/2011
Image:RDC : coup d'état manqué !

Présidentielles 2011 ?
Dimanche 27 février 2011, en début d’après-midi

Une attaque surprise a eu lieu à la résidence du chef de l’Etat le dimanche 27 février 2011 en début d’après-midi.

Des assaillants ont tenté une entrée en force en ce lieu hautement stratégique de la République. La Garde Républicaine les a repoussés.

Le bilan fait état de six ou sept morts, selon des sources, un blessé grave, plusieurs arrestations, …

Plus de peur que de mal, mais beaucoup de questions, comme l’indique Colette Braeckman :

Lorsque les assaillants, une centaine d’hommes au total, furent repoussés, certains d’entre eux attaquèrent aussi le camp Kokolo, un camp militaire logistique situé à proximité, mais ils furent rapidement neutralisés.

Lorsque le président, revenu de N’Djili, arriva sur les lieux, le calme avait été rétabli et une quinzaine d’ assaillants plus deux militaires avaient perdu la vie. Une trentaine de membres du commando furent faits prisonniers et ont immédiatement été interrogés.

Lambert Mende se sera rapidement exprimé sur cette tentative de destabilisation (CongoPlanete) :

Le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga, se sera rapidement exprimé :« La résidence du président Joseph Kabila, dans le quartier de la Gombe à Kinshasa, a été attaquée par un groupe d’hommes encore non identifiés, dimanche vers 13h30. »

Il ajoutera à cette première prise de parole :

« Il se passe qu’il y a quelques heures, un groupe d’individus, fortement armés et non encore identifiés, a attaqué, à l’arme lourde et aux armes légères la résidence du président de la République, à côté du fleuve au GLM. Il s’est heurté à la Garde républicaine qui protège le président à la première barrière. Et c’est là que tout s’est passé. Ils n’ont pas eu la possibilité d’avancer plus loin. L’affrontement a été rude.

De part et d’autre, on signale quelques morts. Des arrestations ont été opérées parmi le commando qui est venu réaliser cette opération qui ressemble assez à une tentative de s’en prendre à la personne du chef de l’Etat. Dieu merci ; le président est sain et sauf. Il n’a même pas été approché par ces individus. Il est dans sa résidence. Les institutions sont aux commandes.

Le pays tourne normalement. Nous invitons les populations à prendre en compte ces informations et à aider les forces de sécurité qui sont déployées maintenant pour mieux qualifier les faits, pour sécuriser la ville et le pays de sorte que nous poursuivions normalement notre cheminement vers les échéances électorales que le peuple congolais attend de tous ses vœux.

Il y a sûrement des soupçons. Mais il n’est pas de notre devoir ni de notre droit de pouvoir nous livrer à alimenter la rumeur. Nous laissons aux services de sécurité, aux services auxiliaires de la justice et à la justice elle-même le soin d’interroger les conjurés qui ont été mis aux arrêts.

Et je pense que, d’ici quelques heures, quelques jours, les services compétents feront savoir à l’opinion, par les médias, les tenants et les aboutissants de cette action criminelle qui a été, heureusement, maîtrisée.

Nous donnons à la population la consigne de continuer à vaquer normalement à ses occupations. Nous la prévenons de ce que de petits malfrats, certainement en complicité avec les criminels qui ont opéré à la Gombe, s’amusent avec les rumeurs faisant état d’une déstabilisation dans tel ou tel autre point de la ville, essayant de susciter des mouvements de panique.

La situation est bien sous contrôle.

Pour les populations, il faut plutôt désigner à la police, aux services de sécurité les personnes qui s’amuseraient à essayer de faire monter la panique au-delà du raisonnable parce qu’il n’y a plus de raison de paniquer ».

La journaliste belge conclue son analyse en se questionnant sur les éventuels commanditaires d’un tel coup de force :

(...) ces commanditaires peuvent aussi être recherchés hors des frontières : les relations sont mauvaises entre Kinshasa et Luanda qui reproche à son voisin de revendiquer les réserves de pétrole off shore de son plateau continental et un axe circonstanciel Kigali-Luanda, béni par certains milieux n’ayant pas “digéré” les contrats chinois ou se plaignant du “climat des affaires” ne doit jamais être exclu…

Afrikarabia nous dit que « selon les autorité congolaise, dix assaillants ont été tués au total par la Garde républicaine (ex-garde présidentielle) et une trentaine ont été arrêtés, dont des ex-militaires de la garde rapprochée de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba. Une accusation lourde de conséquence à 9 mois des élections présidentielles. Une enquête a été ouverte. La Monusco, les casques bleus en RDC, et l’opposition craignent des arrestations arbitraires d’opposants. »

Christophe Rigaud (Afrikarabia) conclu son analyse en revenant sur l’élection présidentielle congolaise :

Le 15 janvier une proposition de Joseph Kabila de réduire l’élection présidentielle à un seul tour, a été adopté par le parlement de République démocratique du Congo (RDC). Cette révision constitutionnelles qui supprime la possibilité d’organiser un second tour entre les deux candidats venus en tête au premier tour si aucun des deux n’a recueilli la majorité absolue. Le vainqueur pourra alors être élu avec moins de 50% des suffrages, ce qui devrait renforcer les chances de Kabila face à une opposition divisée.

Une question doit être rapidement éclaircie pour que la RDC ne retombe pas dans un conflit ouvert : quelle est l’identité des assaillants ? Simples « aventuriers » ? Une opposition qui n’a plus rien à perdre ? ou pire… un régime qui voit la réélection de son candidat compromise ?

On ne devrait donc pas tarder à en savoir plus sur les commanditaires de cette attaque, puisque que certain auront été arrêté.

Le pouvoir en place n’a aucun intérêt à ne pas être totalement transparent sur cette question.

A moins que...

Safari collabore au site d’information Medialternative et au collectif libertaire Ad Nauseam.

« Nous n’avons rien appris, nous ne savons rien, nous ne comprenons rien, nous ne vendons rien, nous n’aidons en rien, nous ne trahissons rien, et nous n’oublierons pas. »

 1er/03/2011

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