tel-05328822 Faire décor : cas de la première carrière scénique des œuvres théâtrales de (…)

Analysée historico-esthétiquement, la première carrière scénique des pièces de Maurice Maeterlinck (1891-1919) est approchée sur la base d’une triple hypothèse : l’absence d’autonomie de l’espace scénique comme espace décoratif, l’extension du domaine de la performance et la plasticité des usages lexicaux du décor, au XIXe siècle notamment. L’enjeu essentiel de l’étude vise à interroger tant le décor de théâtre que ce qui a priori n’en est pas. À partir de l’observation de trois dimensions non exclusives de l’expérience sensible d’une séance (l’épiphanie, la trace et l’imagination), se formule un concept : celui de faire-décor.L’étude générale est construite en quatre temps qui composent les périodes majeures de la carrière en question. La première période, de 1891 à 1893, caractérise la réception scénique transnationale des premières œuvres de l’auteur flamand. La deuxième partie observe, dans les champs de réception majoritaires du théâtre maeterlinckien, entre 1894 et 1901, la structuration des productions et leur appréhension autour du paradigme de l’amateurisme et du professionnalisme. Suite à la première décennie de réception et d’exploration à l’échelle transnationale, la période 1902-1907 présente plusieurs formes d’institutionnalisation de la dramaturgie maeterlinckienne dans le champ français vis-à-vis duquel les champs étrangers, notamment russes et allemands, apparaissent comme des résistances. La quatrième et dernière partie (1908-1919), largement échafaudée autour de la fortune transnationale que caractérisent les productions de L’Oiseau bleu, cherche à penser le grand écart décoratif entre l’institutionnalisation de la féérie maeterlinckienne et le maintien de la première dramaturgie comme source pour les initiatives réformistes.